ME ALY FALL NOUVEAU BATONNIER DE L’ORDRE DES AVOCATS DU SÉNÉGAL

Me Aly Fall a été élu nouveau Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal. Selon le quotidien Les Échos, il a remporté l’élection jeudi avec 175 voix, devançant Me Papa Samba Bitèye qui a obtenu 78 voix. Me Aly Fall succède ainsi à Me Mamadou Seck à la tête de l’Ordre des avocats.

Le processus électoral n’a pas été sans controverses. Me Mbaye Guèye, ancien Bâtonnier écarté de la course, avait déposé une plainte contestant ce qu’il considérait comme un complot visant à l’empêcher de participer à l’élection. Il avait ainsi saisi la chambre mixte paritaire de la Cour d’appel après que l’Ordre a validé uniquement les candidatures de Me Samba Bitèye et Me Aly Fall.

Malgré ses efforts, Me Mbaye Guèye n’a pas obtenu gain de cause. La Cour d’appel a rejeté sa demande, permettant ainsi aux élections de se dérouler comme prévu.

Dernière minute –  : Une très bonne nouvelle tombe pour Pape Abdoulaye Seck

Pape Abdoulaye Seck est sur le point de sortir de prison. Selon les informations de Seneweb, le juge du 3e cabinet du tribunal de Dakar a accepté, ce lundi 22 juillet 2024, la demande de mise en liberté provisoire déposée par ses avocats.

Désormais, c’est au procureur de la République de décider. Le parquet dispose de cinq jours pour interjeter appel.

Si le procureur ne s’oppose pas à la décision du juge, Pape Abdoulaye Seck  pourrait être libéré dans les prochaines heures. Fils de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, il avait été arrêté dans le cadre d’une affaire de trafic de drogue.

À noter qu’il a déjà été entendu sur le fond de l’affaire et que l’instruction est en cours.

Refection du Building administratif : Bamba Ndiaye entendu à la Section de recherche

Les choses bougent dans l’affaire du chantier du Building administratif Mamadou Dia. La Section de recherche de la Gendarmerie de Colobane a auditionné Bamba Ndiaye, patron de la société Bamba Ndiaye Sa, suite à la plainte déposée par l’Etat du Sénégal. Il est accusé d’avoir confisqué la documentation technique du bâtiment. 

Le procureur de la République qui a reçu la requête, a envoyé un soit transmis à la Section de la recherche pour les besoins d’enquête. Lors de son audition, l’homme d’affaires est revenu sur les différentes étapes de la construction du Building jusqu’à sa réception.

L’incident du 26 août 2021qui a été à l’origine de travaux supplémentaires d’un coût de huit ( 8) milliards de F Cfa a été aussi évoqué par les gendarmes. Car, les travaux de réparation ont été confiés à la société Bamba Ndiaye Sa. Un chantier à l’origine du contentieux avec le nouveau régime qui a noté un retard dans la livraison du bâtiment. 

Selon L’Observateur qui donne l’information, le Directeur général de l’Agetip, Malick Gaye, maître d’œuvre délégué, a été entendu à titre de témoin sur l’état d’avancement des travaux. 

Projet de chaîne de télévision : K.D. se fait gruger de presque 4 millions de F Cfa

Voulant mettre en place une chaine de télévision, Khady D. s’est fiée au nommé El Hadj Boubacar D.. Hélas c’était pas une bonne idée. En effet, la jeune s’est fait gruger de plus de 3 millions devant servir à l’achat des matériels pré-requis. Traduit en justice, Boubacar a comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. 

Il résulte de l’économie des faits que El Hadj Boubacar D. est traduit en justice par la dame Khady D. Hôtelière de son état, elle accuse le monsieur de l’avoir grugé. Le préjudice est estimé à 3.779.000 francs. Ce montant était destiné, selon la plaignante, à l’achat de matériels audiovisuels. Appréhendé par les agents de la gendarmerie de leur massar, Boubacar est placé sous mandat de dépôt le 19 juin 2024. Présenté, hier, aux magistrats du tribunal des flagrants délits de Dakar, le comparant a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés. Cependant, le prévenu reconnaît avoir reçu de la part de sa patronne 4.345.000 francs pour l’achat du matériel.

Il ressort des débats d’audience que la plaignante avait un projet de création d’une chaîne de télévision, dénommée LacTv. C’est sur ces entrefaites qu’elle a sollicité son expertise. Devant la barre, l’ex employé de la boite Gaston production promet : « Je me suis exécuté en mettant à sa disposition une bonne partie du matériel. Seules deux caméras sont indisponibles. Ces dernières coûtent 850.000 francs l’unité. Elles devaient venir de la Chine. Mais, il y a un retard de livraison. Comme elle est pressée, je suis prêt à lui rembourser ses 1,7 million francs ».

Par ailleurs, El Hadj Boubacar a soutenu que la télé a commencé à fonctionner. Mais, la dame n’a pas encore de local. Raison pour laquelle il a gardé chez lui les deux ordinateurs portables destinés à la programmation de la chaîne. Lors de sa déposition à la gendarmerie de keur Massar, la partie civile a indiqué que le prévenu lui a présenté une facture de 4.660.000 francs. Quand il a encaissé cette somme au mois de mai 2024, il lui a livré du matériel d’une valeur de 881.000 francs. Khady a ajouté s’être rendue au niveau de l’établissement où le prévenu a acheté le matériel.

« Lorsque j’ai confondu sa facturation et le prix sur place, j’ai constaté qu’il y a une surfacturation », a-t-elle déploré. Pour Me Baba Diop, le prévenu n’a produit aucune preuve par rapport à l’acquisition du matériel. La robe noire a estimé le préjudice de la partie civile à 3.700.000 francs. En guise de réparation, il a demandé 5.700.000 francs. Estimant l’abus de confiance constant, le substitut du procureur a requis un an ferme. Le conseil de la défense a pris son contrepied. Il a demandé au tribunal de condamner le prévenu à rembourser les 1,7 million francs. Après en avoir délibéré, le juge a déclaré le prévenu coupable d’abus confiance. Ainsi, il a prononcé à son encontre une peine de trois mois avec sursis en plus d’un dédommagement de 4 millions francs.

Avec A. TALL

Deux agents de l’assainissement déférés pour vol de couvercles d’égout

Papa Abdou Karim Mbengue (36 ans) et Abdou Diouf (38 ans) ont été déférés, ce lundi 15 juillet 2024, au palais de Justice de Dakar. Ils sont accusés de vol de couvercles d’égout. 

  Ces deux agents d’assainissement à la société Vicas sont actuellement à la cave du palais de Justice de Dakar. Dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 juillet 2024, les deux hommes ont été épinglés en flagrant délit de vol de couvercles d’égout à Pertersen. Ils attendent de faire face au procureur qui décidera de leur sort. 

Les infractions retenues : association de malfaiteurs, vol de biens publics commis la nuit avec usage de moyen roulant.  Des faits prévus et punis par les articles 238 et 364 du Code pénal. 

Papa Abdou Karim Mbengue (36 ans), domicilié à la rue 23×18 de la Médina et Abdou Diouf (38 ans) qui loge aussi à la Médina, à la rue 25×26 risquent gros, si l’on sait les conséquences que leur acte peut avoir sur l’environnement, surtout en cette période d’hivernage. 

Un ” faux maire” déféré pour falsification de documents

Pour falsification de documents administratifs et escroquerie foncière, A. O. Diallo, un faux maire a été déféré au parquet

A. O. Diallo, domicilié au quartier Djiby Sow se faisait passer pour un maire. Il imitait la signature des maires pour confectionner de faux documents, dans le cadre de l’escroquerie foncière. Il signait des notifications d’attribution et des ordres de recette à la place des autorités compétentes et s’est attribué de vrais faux cachets de plusieurs municipalités.

Mais, suite à une plainte reçue par les hommes du commissaire Youssoupha Thioub pour faux et usage de faux et occupation illégale de parcelle d’une superficie de 1 200 m² sise à Niacoulrab, il a été arrêté.

Interrogés sur procès-verbal, les deux suspects B.Touré et Demba D. D. ont présenté chacun une notification d’attribution et un ordre de recette signés par M. S. Ba, ancien maire de Jaxaay . Ce dernier a nié avoir signé ces documents, suite à sa convocation. Il a brandi une plainte qu’il avait déposée en 2020 contre des individus qui imitaient sa signature en confectionnant de faux documents de propriété.

La poursuite des investigations a permis aux hommes du commissaire Thioub d’arrêter le cerveau de la bande. La perquisition de son bureau sis dans son multiservice s’est révélée fructueuse selon Seneweb. Mis devant le fait accompli, A. O. Diallo a reconnu son statut de falsificateur de documents administratifs. Le chargé de communication digitale incriminé a également a donné l’identité de son compère en cavale.

Au terme de l’enquête policière, le faussaire arrêté le 9 juillet dernier a été déféré au parquet.

Mouhamed Ndiaye «Rahma»-Mairie de Kaolack : gros rebondissement dans l’affaire

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Kaolack a dessaisi le juge d’instruction chargé de l’affaire opposant la mairie de la ville et l’homme d’affaires Mouhamed Ndiaye «Rahma» au sujet de deux immeubles situés à Sing Sing. La commune, qui a porté plainte pour escroquerie, reproche au mis en cause d’avoir illégalement muté les bâtiments en question à son nom plutôt qu’à celui de son entreprise, Nouvelle vision du Sénégal (NVS).

Le dossier est désormais confié au président de la Cour d’appel de Kaolack, renseigne Libération, qui donne l’information dans son édition de ce lundi 15 juillet. 

Ce rebondissement sonne comme une remise en cause de la décision du juge d’instruction qui, invoquant des irrégularités dans la cession des deux immeubles, avait inculpé Mouhamed Ndiaye «Rahma». «Du côté des ayants droit, cette nouvelle tournure fait l’effet d’une douche froide et fait craindre une prolongation de l’affaire qui, à leurs yeux, n’a fait que trop durer», rapporte Libération.

«Nous avons confiance en la justice de notre pays, mais nous n’accepterons pas d’être spoliés de nos terres par des personnes qui clament à qui veut les entendre leur impunité», prévient dans les colonnes du journal le coordinateur du Collectif pour la défense des terres de Lyndiane, Abdoulaye Ndour.

Rebondissement dans l’affaire Boffa-Bayotte : René Capin Bassène et Cie jugés en appel le 24 juillet prochain

Le présumé planificateur de la tuerie de Boffa-Bayotte, le journaliste René Capin Bassène, l’ancien postier et non moins chargé de mission du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), Omar Ampoî Bodian et le chef rebelle de la branche armée du mouvement séparatiste « Atika », César Atoute Badiate, vont en fin voir le bout du tunnel. Ils seront jugés devant la Cour d’appel du Tribunal de grande instance (Tgi) de Ziguinchor (sud) le 24 juillet 2024 prochain. 

L’Observateur qui donne l’information dans sa parution de ce mardi, rappelle que les prévenus, René Capin Bassène, Omar Ampoî Bodian qui séjournent depuis lors à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Ziguinchor, tout comme Alioune Badara Sané et Abdoulaye Diédhiou qui étaient condamnés à six mois de prison alors qu’ils avaient fini de purger une peine de quatre années, ont bel et bien « reçu leur convocation qui a été paraphée par le Procureur général ».

La Cour d’appel de la Chambre criminelle de Ziguinchor avait rejeté, en juillet 2023, la demande de mise en liberté provisoire introduite par Me Ciré Clédor Ly, avocat de René Capin Bassène et de Omar Ampoî Bodian.

Ces deux derniers ainsi que le chef rebelle Césare Atoute Badiate qui, lui, avait été jugé par contumace, ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité par la justice sénégalaise, le 13 juin 2022. Ils étaient tous poursuivis pour 14 chefs d’inculpation dont « association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et complicité d’assassinat ».

Pour rappel, le 6 janvier 2018, 14 coupeurs de bois avaient été sauvagement tués dans la forêt classée de la Casamance, précisément à Boffa Bayotte. Un massacre qui avait choqué à l’époque tout le pays, notamment les populations de la région du Sud.

Deux (2) autres accusés dans ce dossier avaient écopé d’une peine de six (6) mois de prison avec sursis pour détention d’armes sans autorisation. Dix (10) autres mis en cause avaient bénéficié d’un acquittement après plus de cinq (5) ans de détention. 

Golf Sud : le chanteur religieux, la drogue et la mort suspecte de sa copine

La commune de Golf Sud, dans le département de Guédiawaye, est secouée par une affaire de mort suspecte. Deux personnes ont été déférées au terme de la durée légale de leur garde à vue, au Parquet de Guédiawaye-Pikine, pour homicide volontaire. Il s’agit de L. F. Mbodji, chanteur religieux, et K. Baldé, amie de la défunte, Y. Ngom. 
Selon L’Observateur, qui donne l’information, le corps sans vie de la commerçante a été retrouvé dans la nuit du 2 au 3 juillet dans une chambre de son amie, K. Baldé, à la Cité Fadia. 
Alertés, les limiers du poste de police de Golf Sud ont investi le lieu, mercredi dernier, passant au crible la scène du drame, rapporte le journal : «Ils ont trouvé, a même le sol, des bouteilles d’alcool et une pesante effluve de drogue. Les policiers ont aussi remarqué un désordre saisissant sur le lit et des meubles.»
Au même moment, renseigne la source, une autre équipe a été dépêchée à l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy des Parcelles assainies où le corps a été déposé. Interpellé par les limiers, le médecin de garde, repris par la source, explique que «la dépouille a été reçue à l’aube. La blouse blanche précise dans la foulée que le corps a été «convoyé par un certain L. F. Mbodji, accompagné de jeunes gens.»
C’est que le chanteur religieux a été cueilli et conduit au poste de police où il va retrouver K. Baldé. Face aux enquêteurs, cette dernière, née en 1996, déclare qu’elle avait prêté sa chambre à sa défunte amie et son copain L. F. Mbodji. «Elle dit avoir été alertée autour de 04 heures du matin par le petit ami en question l’informant que sa copine venait de piquer une crise, et qu’il ne parvenait pas à la réanimer. Toutes affaires cessantes, elle est venue aux nouvelles, et a retrouvé son amie allonger inerte sur le sol», relate L’Observateur. 
Interrogé à son tour, Mbodji, né en 1994, a soutenu «qu’une fois seule dans la chambre, sa copine et lui ont consommé du ‘’volet’’ avec quelques verres d’alcool » avant que le drame ne se produise. Dans la panique, souligne le mis en cause, il a aère la chambre et entraîné la victime aux toilettes pour l’asperger d’eau fraîche. En vain. 
C’est alors qu’il a «alerté leur logeuse avant de faire appel à des amis pour la conduire à l’hôpital», dira le jeune homme. 
L’autopsie a conclu à une mort naturelle. Mais, les limiers ont adressé une réquisition à l’hôpital Fann pour de «nouveaux examens» surtout après le témoignage de voisins, affirmant avoir entendu «des bruits assourdissants» en provenance de l’appartement de K. Baldé, la nuit des faits. L’équipe de la police scientifique a joint au dossier ses relevés attestant de la présence de «traces de blessures sur le corps et une joue gauche tuméfiée». 
La défunte, divorcée et mère d’un enfant, vivait dans un appartement à la Cité Douanes, selon son amie.

Justice – Application des recommandations des Assises : Diomaye sur voie Bass

Lors de la cérémonie de remise du rapport sur les Assises de la Justice hier, le Président Faye a annoncé que certaines recommandations seraient appliquées à la suite d’un consensus fort, notamment la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature.

Par D. KANE – Le Rapport général sur les Assises de la Justice, tenues du 28 mai au 4 juin 2024, ont été remis hier au Président Faye. Il y a un point noir qui a été relevé dans le document : la perception que le commun des sénégalais a de la Justice est souvent très négative. «Ce sentiment est largement ressorti des contributions faites sur la plateforme Jubbanti. 75% des contributeurs déclarent n’avoir pas ou peu confiance en la Justice sénégalaise. Ce manque de confiance est lié à un sentiment d’inefficience dans la délivrance de services et à l’existence des pratiques de corruption qui entravent l’accès équitable au service public de la Justice.»

Pour réduire les dépendances en matière d’équipements de défense : Le Président Faye mise sur des «synergies interministérielles»

A la table des discussions, les mêmes sentiments étaient les mieux partagés. Et pour les participants, les conclusions sont sans appel : «La Justice sénégalaise est une justice inefficace, répressive et instrumentalisée. Elle fonctionne à plusieurs vitesses et favorise les élites au détriment des citoyens ordinaires : elle souffre du vice de partialité communément appelé «Kumba am ndey, kumba amul ndey» (deux poids et deux mesures). La Justice qui, théoriquement, est rendue au nom de ses usagers, n’est, en dernière instance, que la «chose» d’oligarques locaux (détenteurs de pouvoirs politiques, lobbys maraboutiques, confrériques, puissances d’argent…) et de puissances étrangères. Et c’est ce qui explique le sentiment de crainte, de méfiance et même de défiance des citoyens vis-à-vis de la Justice, qui privilégient, dès lors, la technique de l’évitement chaque fois que cela est possible.» Il y a aussi une impression de décalage entre la Justice et les réalités religieuses et sociétales. «La Justice ne prendrait pas suffisamment en compte la culture et la religion dans les procédures de divorce et de succession notamment. Or, il s’agit là de rien moins que d’une reconnaissance du fait que nous entrons tous en humanité à travers des cultures et des traditions différentes. Le recours au Cadi pour régler les problèmes matrimoniaux et successoraux, en plus de décongestionner le prétoire, participerait, selon des participants, d’une prise de conscience de l’importance des valeurs religieuses et sociales dans la recherche des solutions aux problèmes des citoyens», relève le rapport.

Lors de la cérémonie, Pr Babacar Guèye ne cache pas sa joie : «L’exercice n’a pas été simple. Il fallait simples et digestes les données. La tenue est la manifestation éloquente de l’importance que vous réservez à la Justice, un des piliers essentiels de la démocratie et de l’Etat de Droit. Nous sommes persuadés que vous engagez, au nom du Peuple, les actions qu’il faut en vue d’atteindre les résultats concrets et éloquents pour le triomphe de la primauté du Droit. Les Assises ont été un moment de remise en cause de notre Justice, une radioscopie de ce pouvoir qui est au cœur d’un Etat moderne.» Il insiste sur les réformes du Code pénal, Code de procédure pénale et Code de la famille pour une Justice adaptée à l’ère moderne.

Diomaye : «Nous devons nous garder de tout messianisme à l’égard de nos institutions»

Dans un discours sans langue de bois, le Président Diomaye livre son verdict : «L’idéal de Justice ne saurait être une œuvre achevée. La Justice doit toujours être arrimée à l’évolution du temps. Elle doit être questionnée, critiquée, renouvelée et refondée. Nous devons nous garder de tout messianisme à l’égard de nos institutions qui, pour qu’elles correspondent aux exigences de l’Etat de Droit, doivent être toujours soumises à la raison critique et l’assentiment permanent du Peuple souverain.» Il poursuit : «Un Etat de Droit ne se résume à l’existence d’institutions. L’Etat de Droit exige un renouvellement, une refondation et une réforme systémiques lorsque ses institutions, à l’image de notre Justice, souffrent de maux qui en affectent la crédibilité. Sous ce rapport et en considération de notre passé récent marqué par des attentes à l’Etat de Droit, notre pays doit se doter d’institutions qui soient à la fois justes, légitimes, robustes et fonctionnelles. Ces conditions sont la garantie de l’efficacité, de la stabilité, mais surtout de l’indépendance de la Justice.»

Guest édito – De la théorie de la rupture à la pratique de la continuité

Il y a des recommandations essentielles sur lesquelles il s’est par contre gardé de s’engager. «L’exigence de réforme et de modernisation est largement mise en exergue dans vos travaux. Cela correspond à notre volonté de l’adapter à notre cadre juridique en corrigeant ses imperfections et lacunes. A ce titre, les réformes sur le Conseil supérieur de la Magistrature, l’ouverture des professions libérales, la mise en norme des liens de détention, l’africanisation des symboles de la Justice, l’encadrement des pratiques illégales comme le retour de Parquet, la refonte du Code pénal et du Code de procédure pénale afin d’en extraire les dispositions abusives et arbitraires seront au cœur de mes préoccupations. Entendez par là que tout ce qui fera l’objet d’un large consensus sera strictement appliqué», enchaîne le Président Faye. Il annonce, comme le recommandent les Assises, la création de nouvelles institutions : la Haute autorité de la Justice, la Cour constitutionnelle, et l’instauration d’un juge des détentions. «L’heure de la transformation systémique de notre Justice a sonné», tonne-t-il.

Il faut savoir que lors des Assises dont le Pr Babacar Guèye est le facilitateur et Ndongo Fall le rapporteur, il a été instauré trois instances de réflexion : une commission «Réforme» présidée par le professeur de Droit Isaac Yankhoba Ndiaye, une commission «Modernisation» drivée par Mme Dior Fall Sow et une Commission scientifique avec comme président M. Amady Ba.