Sénégal: « Il n’y aura pas de motion de censure » (Ousmane Sonko)
Le Premier ministre sénégalais a affirmé mercredi que son gouvernement ne sera pas dissous malgré le dépôt d’une motion de censure par la coalition dirigée par l’ancien président Macky Sall (2012-2024).
Alors que l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir), a déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement sénégalais, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré ce mercredi que son équipe ne sera pas dissoute par le parlement.
« Je peux vous assurer qu’il n’y a pas de motion de censure. D’ici le 12 septembre prochain, ces gens-là auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale », a-t-il affirmé lors d’une rencontre avec le personnel de la primature, en qualifiant ses adversaires au parlement de « politiciens complètement dépassés par les événements, appuyés par leur presse ».
Cependant, BBY se dit prête à mener un dernier combat contre le nouveau gouvernement avant la dissolution de ce dernier et de l’Assemblée nationale. Après le rejet, lundi, du projet de loi portant suppression du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT), le député Abdou Mbow, président du groupe parlementaire de l’ex-coalition au pouvoir, avait annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko.
Selon plusieurs médias, M. Mbow a formulé sa requête mardi et l’a déposée au bureau du président du parlement, Amadou Mame Diop, son camarade de BBY, une coalition de douze ans dont Macky Sall a implicitement déclaré la mort lundi dernier dans un communiqué.
« Nous allons déposer dès demain (mardi) une motion de censure pour faire tomber » la première équipe ministérielle du président Bassirou Diomaye Faye, élu il y a seulement cinq mois, a déclaré Abdou Mbow, exprimant sa satisfaction d’avoir fait échouer, avec 82 de ses collègues contre 80 voix, le premier projet de loi du chef de l’État déposé au parlement.
A présent, l’ultime bataille que BBY entend mener, tel un baroud d’honneur, consiste à faire plier le Premier ministre Ousmane Sonko, qui a mené une farouche opposition à leur leader Macky Sall avant de prendre le pouvoir en mars dernier avec sa formation politique, les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). M. Mbow et ses camarades l’accusent de refuser de faire sa déclaration de politique générale (DPG) malgré la mise à jour du règlement intérieur de l’Assemblée nationale que Sonko avait posé comme condition préalable à cette déclaration toujours attendue.
La dissolution du parlement pourrait intervenir à partir du 12 septembre prochain, c’est pourquoi BBY souhaite inscrire ce dossier en procédure d’urgence, espérant ainsi obtenir un gain politique. Toutefois, le Président Faye pourrait reconduire le gouvernement immédiatement en cas de vote de la motion de censure.
Plusieurs députés de l’ancienne majorité parlementaire considèrent la posture d’Ousmane Sonko comme un manque de respect à leur égard. Ils comptent utiliser tous les leviers légaux à leur disposition pour compliquer la tâche au leader de Pastef et au régime actuel.
ODL/te/Sf/APA